Al I’tikaf : la retraite spirituelle
Que signifie I’tikaf ?
I’tikaf est dérivé du mot « ‘AKAFA » qui signifie « rester engagé dans quelque chose sans aucune interruption ».
L’I’tikaf est une retraite spirituelle effectuée dans la mosquée, ou dans la maison pour les dames. Elle vise à se détacher des préoccupations mondaines, de veiller en prières et en invocations, de s’éloigner de tout péché et discussion inutile, et de multiplier les actes d’adoration. Toute action qui risque d’interrompre cette continuité si indispensable peut être considérée comme opposée à l’I’tikaf.
Celui qui accomplit l’I’tikaf est appelé en arabe mou’takif.
La règle légale (Hukm) de L’I’tikaf
L’I’tikaf peut prendre différentes règles légales : obligatoire (wajib), sounnah (recommandé) et surérogatoire (nafil).
L’I’tikaf le plus commun est celui qui est sounnah, comme pratiqué et recommandé par le Prophète (S.A.W), qui s’accomplit pendant les derniers 10 jours du Ramadan. Un des objectifs de cette retraite est de chercher la nuit du destin (laylat-ul-Qadr) parmi les dix dernières nuits du Ramadan.
L’I’tikaf n’est généralement pas obligatoire, mais peut le devenir dans certains cas précis, comme par exemple, une promesse de l’observer, ou l’annulation de l’I’tikaf du Ramadan, qui rend obligatoire son accomplissement l’année d’ensuite.
L’I’tikaf nafil peut se faire n’importe quand dans la mosquée et pour n’importe quelle durée, même pour quelques minutes. Il est donc conseillé d’en faire l’intention à chaque fois que l’on entre dans la mosquée en vue d’y passer un moment, ne serait-ce pour la durée d’une prière.
Dans cet article, nous nous focaliserons sur L’I’tikaf sounnah qui se fait pendant les dix derniers jours du Ramadan.
Les Actions Recommandées Pendant I’tikaf
- Lecture du Coran
- Faire des invocations
- Faire des Dhikr
- Accomplir la Salaat Tahadjoud
- Demander pardon à Allah
- Chercher la protection d’Allah contre le châtiment de l’enfer
- Se documenter et apprendre
- Chercher la nuit du Destin
- Avoir un plan afin de faire meilleure utilisation de son temps
Les Actions qui annulent I’tikaf
- Lorsque l’on sort de la mosquée sans raison valable, volontairement ou involontairement.
- Lorsque de l’on est sorti pour une raison valable, mais que l’on ne retourne pas à la mosquée le plus tôt possible.
Exemple : Après avoir fait ses besoins, on retarde son retour à la mosquée pour discuter inutilement.
Les Actions qui n’annulent pas I’tikaf
Celui qui accomplit l’I’tikaf ne peut sortir de la mosquée que pour les raisons suivantes :
- Pour aller aux toilettes
- Pour faire un Wudhu
- Pour prendre un Ghusl (ceci uniquement si le Ghusl du mou’takif est annulée)
- Pour accomplir la Salaat-ul-Jummah, si celle-ci ne se fait pas dans la mosquée où il fait l’I’tikaf
- Pour aller chercher de la nourriture, si personne ne peut lui apporter. Le repas doit cependant être pris dans la mosquée.
L’I’tikaf à l’intention des nouveaux mou’takifs
Au préalable, pour faire l’I’tikaf, il faut que le Musulman se dote du strict minimum. Il doit avoir :
- Son tapis de prière
- Son Coran
- Ses vêtements de rechange
- Une petite lampe de nuit
Le téléphone portable ne doit pas faire son entrée à l’intérieur de la mosquée, pour ne pas être dérangé soi-même ou encore déranger les autres dans leurs actes d’adoration ou repos.
Celui qui va accomplir l’I’tikaf doit entrer dans la mosquée le 20ème jour du Ramadan, avant la Salaat-ul-Asr, en lisant le niyyat suivant :
Bismillaahi dakhaltu, wa ‘alaÿhi tawakkaltu, wa nawaÿtu sunnatal i’tikaaf
« Au nom d’Allah je pénètre, et en Lui je fais confiance, et je fais l’intention du I’ttikaaf sunnah »
Chaque mou’takif aménage sa journée à sa guise, le tout est d’être plongé dans la pensée et la dévotion envers Allah. Attention, il est makrūh (déconseillé) de rester assis sans rien faire.
Il faut faire le plus d’invocations possible. Ainsi, on évitera de parler ou de penser à la vie mondaine.
Il est permis à la femme d’effectuer l’I’tikaf, pas dans une mosquée, mais dans sa maison. Dans ce cas, l’I’tikaf doit être fait dans une chambre spécialement réservée habituellement à la prière.